Rénovation des murs intérieurs et du plancher
Janvier
Le mois est porteur de bonne nouvelle avec confirmation de l'aide importante apportée par le conseil régional de Bourgogne. Elle vient s'ajouter à celle du conseil général de Saône & Loire, ainsi qu'à celle des différents partenaires du projet.
Voir "Donateurs et Partenaires" sur la page d'accueil en bas des pages chrono-logiques.
Le financement global est désormais bouclé, et les travaux peuvent reprendre avec force et vigueur.
Nettoyage de la charpente avec un appareil haute pression eau froide. Le bois et les toiles d'araignée n'en reviennent pas !... depuis le temps séculaire passé au sec...
Le crépi du pignon nord est dégarni, les pierres brossées, leurs joints refaits, et on commence l'enduit des murs avec de la chaux teintée.
L'installation électrique a été mise aux normes, et le tableau central se positionne à proximité directe de l'endroit où se situera l'armoire de la génératrice.
Des projecteurs sont installés et mettent en valeur les différents points d'architecture.
Les solives et lattes renouvelées dans le passé sont teintées afin de s'intégrer au mieux à la charpente d'origine.
A l'extérieur, l'hiver continue son emprise de froid et de glace. La roue est naturellement au repos.
A l'intérieur, on s'affaire à la restauration murale.
Réfection des jambages de la porte de communication avec le farinier |
Mise en place d'un chevêtre |
Réfection des joints des pierres encadrant la porte d'entrée |
Enduit des murs avec projection de mortier Parlumière, et suivi à la truelle pour reproduire la patine du temps |
Mars
En début de mois, la commande de la génératrice est finalisée auprès de la société ALLYTECH de Saint Genis Laval dans le Rhône >
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Les enduits terminés, l'équipe "s'attèle" au démontage du plancher, qui sera refait à neuf en peuplier. Les arbres ont été coupés en 2011 sur la propriété, débités en planches remisées en attente.
La porte de communication entre la meunerie et le farinier est refaite en chêne vieilli.
Les lames du plancher qui ont été rainurées sont stockées dans le farinier une quinzaine de jours avant la pose, de telle sorte que l'hygrométrie ambiante les imprègne progressivement.
Au sous-sol, on prépare la fondation du socle qui recevra la génératrice dont la livraison est prévue début juin.
Au niveau de la meunerie, la pose du plancher avance sans difficulté notoire. Les bras à la tâche sont nombreux et quelques demi-journées suffiront pour le terminer.
Début de pose "à l'ancienne" |
Les lames larges resteront brutes de sciage |
Raccordement entre le farinier et la meunerie |
Deux lucarnes vitrées ouvertes sur le pourtour et le haut du capot des meules permet de les voir tourner |
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La potence de relevage des meules sera fixée ultérieurement à sa nouvelle place.
Un pavé en verre épais de 4 cm est logé dans le plancher, et permettra de voir la génératrice en fonctionnement depuis le niveau supérieur |
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Remplacement des soies |
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Tamisage de la mouture en 3 étapes : 1/ la farine : sur 2m avec soie de 100 microns 2/ les semoules : sur 1,4m soie de 70 microns 3/ le son : sortie par l'axe en fin de bluterie |
Avril
Le 24 du mois, un soleil printanier éclaire l'intérieur du moulin d'une chaude lumière. Un chantier important se termine - du moins pour sa plus grosse part - et une étrange sensation de vide ou de manque se manifeste imperceptiblement, comme après l'atteinte d'un objectif poursuivi de longue haleine.
Simple temps mort qui sera vite comblé. Il y a encore du pain sur la planche : finitions murales, bois des portes, rembarde de protection de l'escalier et sous le auvent extérieur, reprises de peintures et de teintes, structure de protection de la roue, suivi de l'installation de la génératrice au cours de l'été...
Rétrospective
La meunerie Travaux réalisés en 2012 et en 2013 |
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La roue
Travaux réalisés en 2010 et en 2011
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... et antérieurement sur le gros oeuvre bâti
Travaux réalisés de 2001 à 2008
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Pour couronner les travaux, un membre de l'association, - ébéniste de son état -, réalise avec brio une maquette au 1/20è, qui sera disposée sur le parcours de visite.
La visite étant gratuite, une fente située sous l'auvent permet au visiteur de contribuer à sa manière, - et s'il le souhaite -, à la réhabilitation du site en glissant une pièce ou un billet. La roue se met alors à tourner pendant quelques instants.
Quelques mots sur le métier de meunier d'après guerre
Dans son moulin et à l'aide du monte-sacs, le meunier réceptionnait la récolte de blé de l'agriculteur et en faisait la pesée avec la bascule typique des moulins. Il plongeait ensuite la main dans le grain et évaluait à l'oeil le pourcentage de mauvais (ramielles, graines noires, vesces, pois sauvages) qui pouvait représenter 2 ou 3% du total, voire plus. Il faut savoir que jusqu'aux années 1970 il n'existait pas de traitement phytosanitaire sur les céréales. Elles arrivaient donc quasiment brutes de moisson et les mauvaises graines devaient être ensuite éliminées par un trieur mécanique, qui naturellement n'existe plus aujourd'hui.
Pour un poids brut de 100kg il ne restait que 97kg de blé à moudre et le meunier rendait 70% de ce poids en farine. Il fallait en outre compter 3% de perte sur les sons, due à l'échauffement et l'évaporation provoquée par le frottement des meules.
La mouture était ensuite transportée par élévateur et vis sans fin jusqu'à la bluterie. La farine boulangère passant au travers de tamis en nylon de 100 microns était récupérée dans les 2 premières trémies. Les semoules tamisées à 70 microns venant dans les 2 suivantes, repassaient ensuite à la meule une deuxième et troisième fois.
Le grain de blé est une matière vivante et pour que la pâte à pain puisse lever, le grain doit être écrasé progressivement. Le premier passage produit généralement 40% de farine, le deuxième 20% et le troisième environ 10%. Les sons ou issues étaient éliminées en bout de bluterie et récupérés en sacs.
Et pour conclure, une courte anecdote... qui en dit long :
Le meunier d'un village voisin de Lugny, de son prénom Lazare, reçu un jour la visite de son ami Claude, qui lui demanda :
" Dis-moi, Lazare, est-ce vrai ce que l'on raconte, que tous les meuniers sont un peu voleurs ?"...*
et Lazare de lui répondre :
" Oui, mon ami Claude, c'est bien un peu vrai, mais sais-tu... tous les voleurs ne sont pas meuniers" !...
* En effet, certains meuniers, - dont la vue était peut-être un peu basse -, prenaient souvent en compte la pesée de la bascule à leur avantage !...
Propos transmis par "notre" ancien meunier membre de l'association.
20 ans du jumelage avec Mex
Village suisse situé dans le canton de Vaud
5 mai
A l'occasion des 20 ans du jumelage de Lugny avec le village suisse de Mex, un tulipier de Virginie est planté dans
Passage sous l'Arconce
15 mai
Une société spécialisée dans les passages souterrains de gaines et de câbles entreprend le franchissement de la rivière. Technique spectaculaire !
Forage à l'aide d'une tête en forme d'ogive guidée par ordinateur, rotative, garnie de dents et percée de trous pour passage d'eau sous pression. Cette dernière est envoyée depuis la machine à l'intérieur des tuyaux creux. L'ogive comprime la terre au fur et à mesure de son passage "à la manière d'une taupe qui creuse sa galerie".
L'avancée se fait en poussée depuis la machine avec aboutage et vissage automatique des longueurs de tuyaux. Les changements de direction et de profondeur sont obtenus par pression et refoulement d'eau avec utilisation de la terre déplacée dans tel ou tel sens, servant ainsi d'appui pour diriger le forage.
Le forage plonge au départ à environ 6m de profond pour passer entre 2 et 4m sous la rivière et ressortir progressivement de l'autre côté.
Arrivée de l'ogive à environ une trentaine de mètres dans le pré en face |
Pénétration du fourreau par traction depuis la machine |
Un fourreau en fort matériau plastique, d'une seule longueur reconstituée sur environ 50m et relativement souple, a été préparé dans le pré de sortie. L'ogive vient se fixer à l'intérieur, et l'ensemble est alors ramené vers la machine par traction, au rythme du dévissage automatique des tuyaux métalliques à l'autre extrémité. "On dirait un gros serpent qui rentre en terre".
L'opération est plutôt rapide, au total l'aller et le retour auront duré à peine 2h.
Deux longueurs sont laissées apparentes de part et d'autre. Elles seront ultérieurement enfouies au niveau du cable électrique.
Boitiers d'arrivée du cable au local technique |
31 mai
Une centaine d'élèves est prévue, à répartir en trois groupes qui arriveront à intervalles au cours de la matinée. Le moulin est mis en marche et les enfants assistent en direct à la fabrication de farine. Les meules en mouvement, visibles au travers d'un quart de lune en verre épais, alimentent les questions. L'ancien meunier, membre de l'association, prend plaisir à commenter les "voyages" du blé et de la mouture.
Un petit atelier dégustation a été dressé à proximité de la sortie de farine, et les enfants s'en réjouissent. Leur curiosité est satisfaite, et ils comprennent mieux, désormais, le cheminement du blé au pain.
Le projet pédagogique de l'association commence à porter ses fruits.
Au terme de la visite un goûter est offert grâce au concours d'un partenaire, et les enfants déjeunent en fin de matinée dans le farinier, sous la surveillance de leurs institutrices.
5 Juin
De tous les visiteurs déjà venus au moulin, des plus jeunes aux plus anciens, l'intérêt manifesté est toujours grand.
C'est l'occasion pour les aînés de revivre des moments forts du passé. Rares sont celles et ceux qui n'ont pas un souvenir de circonstance.
Après la visite et au bord de l'eau,
Bourgogne Aligoté et fromage de chèvre charolais, apportés par le groupe,
sous un des premiers et rares soleils du printemps 2013.
Elle est pas belle la vie ?...
Juillet
Le matériel est déchargé dans la cour du moulin. Les membres de l'association prêtent main-forte aux collaborateurs de la société ALLYTECH fournisseur, pour acheminer les différentes pièces sur leurs lieux d'installation.
La génératrice est enfin là !... et regardée avec intérêt. Depuis le temps que l'on en parle. Elle porte les espoirs de bien des années de réflexion et de travail.
Descente de la génératrice dans le sous-sol |
La résistance de décharge et l'armoire de commandes sont montées au niveau de la meunerie |
Couronnes pour le couplage avec la roue dentée |
Présentation des couronnes sur l'axe |
Fin de pose après réglage de l'alignement des axes entre la génératrice et la roue à palettes |
Vue depuis le hublot situé au niveau de la meunerie |
L'armoire générale de programmation et la résistance de décharge sont logées au niveau de la meunerie. En cas de mise en sécurité automatique la résistance absorbe le courant produit jusqu'à l'arrêt complet de la roue.
Armoire des commandes générales et résistance de décharge d'électricité
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La programmation informatique de l'armoire demande un long travail de réglages. Les mécanismes doivent gérer en permanence l'optimisation des performances : ouverture ou fermeture automatique et progressive des vannes modulant le débit d'eau sur la roue, en relation avec la meilleure puissance fournie en kilowatts, tout en tenant compte du débit de la rivière.
Pour accéder au site de l'installateur http://www.allytech.fr/
Un boitier visible par tout public est fixé sur un mur extérieur. Il affichera en temps réel la puissance instantanée, l’énergie produite et la quantité de CO² évitée.
Protection de la roue et sécurisation
Août
Début août, en attente du passage du CONSUEL (COmité National pour la Sécurité des Usagers de l'ELectricité), et du raccordement au réseau EDF qui suivra, on installe une protection sécurisant l'approche de la roue. L'architecte des Bâtiments de France a été sollicité pour l'agrément de la structure.
L'ensemble est en chêne, abattu il y a plusieurs décennies sur la propriété du château, séché à l'abri, débité et travaillé dans l'atelier d'ébénisterie du village. Un partenaire a offert les sept panneaux en verre épais de 2 cm. L'un d'eux, dont le cadre est ouvrant, permet d'accéder au périmètre intérieur pour l'entretien.
La fête au moulin ayant lieu le 10, une certaine fébrilité se fait sentir mais sans inquiétude. Tout sera prêt en temps et en heure.
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Le lendemain, on pose une rembarde neuve en bordure de la descente d'escalier, au niveau de la meunerie.
Sous l'auvent extérieur, à proximité directe de la roue, l'accès aux mécanismes automatiques de régulation d'eau est mis hors danger par une passerelle métallique grillée et un garde-corps.
L'approche de la roue est maintenant sécurisée. Toutefois, l'association rappelle que le site du moulin est privé, et que toutes les visites ou circulations aussi bien intérieures qu'extérieures se font sous l'entière responsabilité des visiteurs, même s'ils sont accompagnés par un membre de l'association.
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10 août
Les années précédentes les tables pour le repas étaient installées dans les deux salles intérieures, et dehors sous une grande tente. Cette année, l'association opte pour la location d'un chapiteau double, libérant ainsi le moulin pour laisser toute la place aux visiteurs. L'unité de lieu favorisera en outre une ambiance plus chaleureuse.
Le cadre étant prêt pour recevoir les nombreux convives, les premiers arrivants vers 15h participeront aux jeux de boules et de cartes.
Au cours de l'après midi les visites du moulin sont commentées, plus particulièrement par notre ami ancien meunier professionnel.
A partir de 19h, les cuisiniers mettent progressivement en chauffe la plancha pour le pavé charollais, pièce maîtresse du menu.
Fidèles au poste, les épouses des membres de l'association ont rejoint l'équipe pour la mise en place des couverts, la préparation des plats et le service du soir.
Quatre jeunes garçons et filles du village viennent renforcer les rangs avec enthousiasme et efficacité. Nous ne pouvons que nous réjouir de leur motivation en espérant leur concours dans la durée, tant il est compliqué aujourd'hui dans le monde associatif de "transmettre le flambeau" aux jeunes générations. C'est un bon début !. A suivre...
Le dîner au bord de l'eau se déroulera au mieux et à la satisfaction générale des convives. En final, après l'allocution et les remerciements par le président B. de Grammont, la soirée et le Travail se clôtureront vers minuit.
Prix du Patrimoine région Bourgogne
Septembre
Le 18, les essais électriques ayant débuté depuis quelques jours, les premiers kilowatts produits commencent à s'afficher et sont renvoyés sur le réseau E.D.F. Toutefois, le mois n'étant statistiquement pas un mois de gros débit d'eau, la production restera modeste pour l'instant. En outre, les réglages d'optimisation ne sont pas encore terminés.
Mais le 18 septembre est un jour particulier car l'association reçoit la visite du jury du " PRIX REGIONAL DU PATRIMOINE 2013 " pour lequel elle a été pré-sélectionnée.
Les finitions principales des travaux ont été terminées dernièrement et l'ensemble est désormais en place.
On complète la présentation avec les 3 éléments : "le blé, la farine, le pain", suite symbolique qui depuis la nuit des temps a nourri les hommes, en passant par le travail d'un moulin.
Quelques sachets échantillons de farine fraichement moulue sont disposés entre le panier d'épis, la panière de farine équivalente d'un pain, et la miche du boulanger cuite le matin même au feu de bois.
Dans l'avenir, les sachets échantillons pourraient être proposés aux visiteurs.
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Après le café d'accueil offerts aux membres du jury, ils parcourent par petits groupes l'ensemble des pièces en restant discrets sur leur ressenti.
Les résultats du "Prix Régional du Patrimoine 2013" seront connus ultérieurement.
Octobre
Un courrier du Conseil Régional nous apprend que le dossier ne fera malheureusement pas partie des 4 finalistes gagnants, malgré la qualité reconnue du thème présenté. Il arrivera en 5è position !.
Après un moment de déception bien naturelle, - lorsque l'on s'engage dans un concours c'est avec l'espoir de bien se placer, ajouté à une présélection qui ne fait que l'accroître -, la sagesse reprend le dessus : modestes dans la réussite et humbles dans le cas inverse. Voilà notre crédo, et l'essentiel était de participer avec la belle motivation qui a animé toute l'équipe. Nous nous réjouissons pour le vainqueur et reprenons la suite des activités.
Pour des retraités actifs il faut toujours avoir du grain à moudre, et nous savons qu'en la matière il y a encore du pain sur la planche !...
Fin octobre
Les réglages des automatismes du système de production électrique se précisent, et le comptage extérieur affiche une puissance instantanée produite variant entre 20 et 25 KWh selon le débit de la rivière.
C'est une bonne nouvelle ! mais une première saison d'exploitation sera au minimum nécessaire pour venir confirmer les prévisions...
Fin novembre
Un disfonctionnement apparaît sur la génératrice et le fournisseur va devoir reconsidérer le modèle "prototype".
L'année semble finir moins bien qu'elle n'aura commencé.